DES NOUVELLES DE L’ASSOCIATION DES

AMIS DE LUCIE DELARUE-MARDRUS…

Septembre 2009

 

 

   Après la pause estivale, voici la première « newsletter » ou plutôt la première lettre d’informations de notre association. Elle vous parvient électroniquement, car vous êtes adhérents ou vous vous êtes inscrit(e) sur le site http://www.amisldm.org; elle est envoyée par la poste à nos adhérents non internautes. Elle sera également disponible sur notre site http://amisldm.org sous l’onglet « Vie de l’association ». . Elle est semestrielle. La prochaine sera envoyée juste avant l’assemblée générale annuelle d’avril 2010. Son contenu va bien sûr évoluer, des rubriques vont être créées (iconographie, questions/réponses…), la mise en page progressera. Toute suggestion est bienvenue. Si d’aucuns veulent participer ou créer la prochaine lettre, j’en serais très heureuse.

 

   Voici les points abordés :

 

p. 1 : Colloque « Genre, Arts, Société : 1900-1945 »

p.2 : Des nouvelles du site

p.3 : Manuscrits et Objets, Projet d’un cahier annuel, Recensement des œuvres d’art et des manuscrits de Lucie Delarue-Mardrus, Création d’une thématique

p.4 : Evolution de l’Association, Découverte d’extraits de l’œuvre de Lucie Delarue-Mardrus

 

§      Colloque « Genre, Arts, Société : 1900-1945 »

 

   Ce colloque est un excellent moyen de faire connaître l’association et d’en développer le rayonnement.

   Le programme est en ligne sur notre site, à cette adresse :

http://www.amisldm.org/actualités/colloque-janvier-2010/

N’hésitez pas le diffuser autour de vous, à l’étranger aussi.

   Nous avons reçu 50 propositions de communication très intéressantes pour 18 créneaux. Le choix a été drastique. Le résultat est très prometteur. Fidèles à l’esprit insufflé par la vie même de Lucie Delarue-Mardrus, nous touchons de multiples arts (littérature, peinture, musique, sculpture, photographie, cinéma…) et les relations inter-artistiques dans cette fructueuse période des années 1900-1945. Une demi-journée complète est consacrée à Lucie Delarue-Mardrus, le samedi matin. Nous parlerons également de ses contemporaines, Marguerite Burnat-Provins, Jehanne d’Orliac, Valentine de Saint-Point, Elisabeth de Gramont, Catherine Pozzi et Katherine Mansfield, Sarah Bernhardt et Judith Gautier, Claude Cahun…

Les membres de l’association étaient bien sûr prioritaires. Nous sommes dix à présenter une réflexion.

Chacun(e) d’entre vous est cordialement invité(e) à cet événement de deux jours situé dans un haut lieu culturel Parisien, Reid Hall, 4 rue de Chevreuse, dans le 6è arrondissement (voir le site http://www.reidhall.com).

C’est dans l’une des magnifiques salles du rez-de-chaussée que se tiendra le récital d’une cantatrice professionnelle accompagnée au piano, à partir de partitions[1] (chant et musique) de Lucie Delarue-Mardrus, le vendredi 22 janvier à 18h00. Suivra une lecture de poèmes et d’autres textes de Lucie Delarue-Mardrus et de femmes poètes contemporaines, Marguerite Burnat-Provins et Valentine de Saint-Point notamment. Avis aux amateurs : celles et ceux qui veulent lire ces textes sont bienvenu(e)s.

Chacun(e) est également chaleureusement invité(e) à partager l’écoute des communications retenues, les discussions qui s’ensuivront, et les pauses détente qui jalonnent ces deux journées. L’entrée est libre et aucun droit d’inscription n’est perçu.

En outre, la table ronde organisée le vendredi à 16h15 pour discuter de la place des femmes artistes dans la société de 1900 à aujourd’hui est ouverte à tous et à toutes. Si vous souhaitez y participer, merci de m’en informer rapidement.

Je tiens à remercier Anne-Marie Van Bockstaele et Nelly Sanchez pour leur aide précieuse dans l’organisation de cette rencontre.

 

§      Des nouvelles du site http://www.amisldm.org :

 

    La fréquentation de notre site se maintient et c’est une satisfaction. Les inscrits à la lettre d’informations se multiplient.

N’hésitez pas à proposer des idées et des compte-rendus de lecture pour enrichir les onglets « Actualité » (notamment « Compte-rendus de lecture », « Parutions » et « Divers »), « Bibliographie » et « Liens ».

Une liste beaucoup plus complète des articles écrits par et à propos de Lucie Delarue-Mardrus sera bientôt en ligne. La biographie sera également enrichie. Et un onglet consacré à sa peinture et ses compositions va apparaître.

 

§      Manuscrits et objets :

 

   Un collectionneur avisé m’a permis récemment de consulter des manuscrits exceptionnels de Lucie Delarue-Mardrus (proverbes Arabes magnifiquement illustrés, manuscrit de la main gauche, Ballades et Temps présents, Signes astrologiques illustrés, extraits de l’Evangile illustrés, poèmes illustrés, notamment de Henri de Régnier, lettres, et de voir des objets significatifs (alliance, carte d’identité, livres dédicacés, coupe papier, tableaux…). Qu’il soit ici vivement remercié. Avec son autorisation, j’en parlerai plus longuement  dans un prochain bulletin. Lorsqu’on voit ses merveilles, l’on se dit qu’une exposition serait magnifique.

 

§      Projet de cahier annuel :

 

   Il est envisagé de publier un cahier annuel de recherches à propos de Lucie Delarue-Mardrus. Celui-ci contiendra des articles, des coups de cœur, une tribune ouverte, des inédits, des photographies et différentes rubriques (actualités, compte-rendus de lecture…). Le premier paraitra, je l’espère, fin 2010. Il sera bien sûr gratuit pour les adhérents et en vente. Des demandes de subvention sont effectuées actuellement en ce sens. D’ores et déjà, vous pouvez proposer des articles ou des suggestions.

 

§      Recensement des œuvres d’art et manuscrits de Lucie Delarue-Mardrus :

 

    A la dernière assemblée générale du 28 mars, nous avions parlé de la nécessité de recenser dans toute la France les œuvres (sculptures, peintures…) et manuscrits de Lucie Delarue-Mardrus. Comme l’ensemble des adhérents couvre presque tout le territoire, il serait intéressant de dresser une carte de ces œuvres et de procéder au repérage selon nos régions et notre bonne volonté. La tâche est inégale, il est certain que les Honfleurais ou plus largement les Normands auront davantage de travail ! Avis aux volontaires. Si vous vous sentez concerné(e) ou si vous avez repéré une œuvre attribuée à Lucie Delarue-Mardrus dans votre région, vous pouvez m’envoyer un courriel à l’adresse suivante assoldm@yahoo.fr, ou m’écrire (adresse postale p. 8).

 

§      Création d’une thématique :

 

   Le 28 mars dernier, nous avions également émis l’idée de créer une thématique annuelle qui dynamiserait le site et centrerait nos recherches dans l’œuvre si riche de Lucie Delarue-Mardrus. Plusieurs idées avaient émergé : les animaux, les enfants, Honfleur, l’Afrique du Nord…

Laquelle choisir en premier ? Ce serait l’occasion de relire cette œuvre prolifique, de créer un florilège de textes et d’adopter un regard transversal, à la fois synchronique et diachronique, de créer des parentés avec d’autres écrivains, notamment Colette et Francis Jammes en ce qui concerne le premier thème, et de mieux mettre en relief la spécificité de Lucie Delarue-Mardrus.

   Toute suggestion est également bienvenue.

 

§      Evolution de l’Association :

 

J’ai obtenu un numéro Siret pour percevoir des subventions.

A cause du changement de département de l’adresse du siège social, j’ai à nouveau constitué le dossier de demande de reconnaissance d’intérêt général pour pouvoir déduire des impôts les deux tiers des cotisations et des dons. La réponse est imminente, je vous enverrai les reçus dès que je l’aurai.

Nous comptons actuellement 39 adhérents, comme l’an dernier.

J’ai demandé que l’association apparaisse dans le guide Gallimard (électronique et papier) Nicaise des sociétés d’auteurs. Voir le site http://www.amis-auteurs-nicaise.gallimard.fr/.

La prochaine assemblée générale, en avril 2010 (le samedi 17 probablement, à confirmer prochainement), se tiendra à Honfleur. Le lieu n’est pas encore déterminé ; si vous avez des idées, merci de me les communiquer.

 

§      Découverte d’extraits de l’œuvre de Lucie Delarue-Mardrus

 

Pour terminer, quelques lignes de Lucie Delarue-Mardrus.

Chaque semestre, quelqu’un pourrait glisser dans cette lettre un ou plusieurs textes favoris avec, éventuellement, son avis.

J’ai choisi cinq textes qui illustrent bien, à mon avis, le tempérament contrasté de Lucie Delarue-Mardrus.

Voici un premier extrait de Mes Mémoires (pp. 178-179) qui me frappe par sa clairvoyance rétrospective (ses lignes sont écrites en 1936) mais aussi son misonéisme bien subjectif :

 

« 1912 ! 1913 !

   A Paris et à Honfleur, ces deux années-là furent enfiévrées pour moi d’activités diverses.

   Et qui donc, à cette époque, n’était pas enfiévré ? Elle ne se doutait pas, cette époque, qu’elle touchait à la fin de l’avant-guerre, ne se doutait pas que ce mot existerait, désignant ce que personne ne savait être une ère de bonheur inouï.

   On trouvait naturel que tout allât si bien, que la vie fût si facile, que l’argent valût ce qu’il valait, qu’il fallût dépenser si peu pour avoir tant.

   Les timbres à un sou, les journaux aussi, le reste à l’avenant, c’était simplement normal. Inconnus la vie chère, les taxes écrasantes, l’impôt sur le revenu, vocable hypocrite qui, pour ceux qui peinent, veut dire impôt sur le travail. Inconnus le bluff, la réclame et la combine. Inconnue la multiplication des machines dont la moindre supprime le gagne-pain de cent hommes, inconnu le chômage. Inconnues les photographies parlantes, spectres substitués à la présence réelle, aux sons d’une musique en cire substituée aux orchestres. Inconnu l’hallucinant bastringue de la T.S.F. vomi par toutes les fenêtres. Inconnues les chansons qui hurlent « Y a d’la joie ! » pour faire oublier que tous les yeux sont mornes et les cœurs serrés. Inconnus le code, le sens interdit et les embouteillages. Inconnus les nouveaux riches et les nouveaux pauvres. Inconnues la grossièreté partout, la vulgarité partout, la canaillerie presque partout. Inconnues la poésie et la supériorité dévalorisées comme le franc. Inconnue la possibilité du dadaïsme et du n’importe-quoi-isme. Inconnue la jeunesse saoûle de cocktails et démoralisée. Inconnue la mort tombée du ciel et les femmes, enfants et vieillards enfumés dans les caves. Inconnu l’incendie de la guerre civile au rez-de-chaussée de l’Europe et la guerre tout court aux quatre points menaçante. Inconnus les crimes politiques journaliers, les disparitions mystérieuses, les mitrailleuses sous les immeubles. Inconnu le monde entier atteint d’aliénation mentale.

   Certes, on ne parlait pas du prix du beurre, à cette époque. On était très bête. On parlait art, littérature, grands concerts, théâtre. On ne se bousculait pas à la course de six jours, non ; mais on se ruait aux Ballets Russes, surgis sous la baguette magique de Gabriel Astruc. On ne faisait pas du tourisme et du camping, non ; mais naïvement, on allait en chemin de fer dans des campagnes sans auto-cars ; on y habitait dans des maisons, et personne ne songeait à montrer son derrière partout.

   Cependant est-ce que la terre ne tremblait pas déjà, sourd avertissement du volcan prêt à éclater ?

   Quand les humains se mettent à trop danser, c’est que le cataclysme n’est pas loin.

   Je puis dire que je l’ai sentie déferler jusqu’au fond de moi-même avec tout son entrain, cette époque qui, sans aucune agonie, allait sous peu mourir de mort subite ».

 

   Ensuite, un poème paru en 1910 dans Par vents et marées qui choqua ses contemporain(e)s et fit couler beaucoup d’encre,  « Le cri des femmes dans la nuit » (p. 77) :

 

« Nous sommes devant vous l’être faible et doré,

Nudité sage sous la robe,

Et notre vrai regard à vos yeux se dérobe ;

Mais quel beau monstre, en nous, cherche à se libérer !

 

Votre amour masculin, forme de votre haine,

Ne nous laisse, pour liberté,

Que le cri naturel de la maternité.

En elle seulement notre instinct se déchaîne.

 

Or voyez de quel bras nous serrons nos enfants

Sur nos poitrines nourrissantes !

Se donnent-elles mieux, bêlantes, rugissantes,

La lionne à ses lionceaux, ou la biche à ses faons ?

 

Sauf cet instinct permis, ce n’est que peur et honte.

Nous tremblons devant votre loi,

Mais il serait aussi la tempête qui monte,

Notre baiser, sans les scrupules, sans la foi !

 

Nous sommes plus que vous de la race des faunes,

Notre désir est incessant.

Parmi les printemps verts et les automnes jaunes,

Vous devriez nous suivre à nos traces de sang.

 

Vous avez bien voulu que nous fussions des mères,

Vous, les maîtres, vous les plus forts,

Mères, oui, mais non pas amantes tout entières,

Parce que vous craigniez le cri de notre corps.

 

Certes, vous le savez, hommes, votre puissance

N’est pas tout ce que nous voulons.

Et, par les belles nuits, nos sanglots sourds et longs

Clameraient vainement votre insuffisance.

 

Vous êtes tout, logique et science et raison,

Mais vous n’êtes pas nos vrais mâles.

Vous êtes trop humains pour nous trop animales :

La bête féminine aime en toute saison.

 

Oui, soyez orgueilleux de posséder les femmes !

Mais elles sont comme la mer,

Et toute la ferveur de vos petites âmes

Ne satisfera point l’océan de leur chair ! »

 

Une critique, à l’époque,  amie de Lucie Delarue-Mardrus, Aurel, montra l’importance de ce texte, dans La conscience embrasée, en 1927. Elle revient sur le scandale qu’il occasionna, notamment le vers « La bête féminine aime en toute saison » et précise :

 

« Inutile de dire que ce vers est mis là comme un manifeste. Pas un instant Mme Mardrus n’a douté du petit scandale qu’il ferait dans la mare aux grenouilles. Elle semble avoir voulu tirer une bonne fois nos sœurs de la bégueulerie du ton noble utilisé en poésie féminine, qui ne nous permettait que de chanter nos peines et nous laissait ainsi au rôle de pleureuses ».

 

Dans le même recueil Par vents et marées, l’un des plus beaux hommages à Honfleur, « Soir d’Honfleur », p. 43 :

 

« Honfleur attend de tous ses phares

Les bateaux qui peuvent venir.

Dans le port, barques et gabares[2]

Craquent sans jamais en finir.

 

Un peu de tempête est au large,

Un peu d’inquiétude est ici.

Ceux qui sont loin, la mer les charge,

Le vent tord leur hunier[3] roussi.

 

Mais ils rentreront sans naufrages

Vers les phares à l’œil ouvert.

Ce n’est pas de ces grandes rages

Où plus d’une barque se perd.

 

Laissons se serrer nos poitrines

Un tantinet, nous qui veillons.

Tendons l’oreille aux voix marines

Qui chuchotent par millions.

 

Il fait bon être sous la lampe,

Quand le flot danse à l’horizon.

On met la paume sur la tempe,

On se sent bien à la maison.

 

Alors de très vieilles histoires,

Comme de naïfs revenants,

Passent tout au fond des mémoires,

Vaisseaux-fantômes surprenants.

 

Ah ! que le jeu sombre des lames

Répond bien au cœur doux-amer !

Un peu de risque sur la mer,

Un peu de tourment dans les âmes.

 

Oui, que notre logis chenu

Frissonne au plus noir de ses aîtres !

Nous aimons que, dans nos fenêtres,

Tout l’infini soit contenu…

 

Honfleur attend de tous ses phares

Les bateaux qui peuvent venir.

Dans le port, barques et gabares

Craquent sans jamais en finir ».

 

Enfin, deux poèmes intimistes et délicats, d’abord, « Printemps d’Orient » publié en 1908 dans La figure de proue, p. 24 :

 

« Au printemps de lumière et de choses légères,

L’Orient blond scintille et fond, gâteau de miel.

Seule et lente parmi la nature étrangère,

Je me sens m’effacer comme un spectre au soleil.

 

Je me rêve au passé, le long des terrains vagues

Des berges et des ponts, par les hivers pelés,

Ou par la ville, ou, les étés, le long des vagues

De chez nous, sous les beaux pommiers des prés salés.

 

Roulant le souvenir complexe de moi-même

Et d’avoir promené de tout, sauf du mesquin,

Je respire aujourd’hui ce printemps africain

Qui germe à tous les coins où le vent libre sème.

 

Ceux qui ne m’aiment pas ne me connaissent pas,

Il leur importe peu que je meure ou je vive,

Et je me sens petite au monde, si furtive !...

Mais de mon propre vin je m’enivre tout bas ;

 

Je m’aime et me connais. Je suis avec mon âge

De force et de clarté, comme avec un amant.

Le vent doux des jardins me flatte le visage :

Je me sens immortelle, indubitablement ».

 

Et le dernier, mélancolique, qui célèbre l’automne, « Résistance », paru en 1904, dans le recueil Horizons (p. 24) :

« Que tristement, au vol du mauvais temps qui pleure,

Octobre laisse aller quelques feuilles trop mûres !

Et comme parfois la vie avec ses mains dures

Appuie au plus meurtri de notre pauvre cœur !

 

Pourquoi toujours recommencer l’automne ?

Pourquoi toujours recommencer la vie ?

Quoique nos heures soient sans drame et monotones,

Oh ! combien certains soirs nous nous sentons trahis !

 

Mais courage ! La fin de tout est loin encore

Et nous voici debout dans notre tendresse ivre :

Aimer ! Vivre !... Aimer ! Vivre !...

− Il n’est d’irréparable et d’affreux que la mort ».

 

Bonne rentrée à tous et à  toutes ;

Patricia Izquierdo

 

 

Coordonnées de l’Association des Amis de Lucie Delarue-Mardrus

Siège social :

Patricia Izquierdo

2 rue Châtillon

57000 Metz

Adresse électronique : assoldm@yahoo.fr

Adresse du site Internet : http://amisldm.org

 



[1] Je suis à la recherche de partitions de Lucie Delarue-Mardrus pour enrichir le récital du 22 janvier. Si vous en possédez, merci de me le dire.

[2] Embarcation plate pour transporter des marchandises.

[3] Voile du mat de hune ; voile carrée située au dessus des basses voiles.