C'est une communication de Dominique Joëlle-Lalo dont le texte complet a été publié dans le n° 8 de la revue Inverses (2008, pp. 77-92) qui a ouvert la journée d'études. Nous ne publions ici que l'introduction, avec l'aimable autorisation de Patrick Dubuis.

 

 

Dominique Joëlle-Lalo est docteure en littérature française; elle a écrit une thèse sur la correspondance entre Julie de Lespinasse et le comte de Guibert, "Psychanalyse de la passion amoureuse",  dirigée par Pierre Bayard, Université Paris 8. Elle a également écrit un article sur l'Essai sur l'origine des langues intitulé "L'aube de la langue" paru en octobre 2007 dans les Etudes Jean Jacques Rousseau et elle en a fait la communication à la Sorbonne lors d'un séminaire consacré à Rousseau. Elle vient d'écrire un article sur Une femme m'apparut  de Renée Vivien, à paraître dans les cahiers de la RAL'M, n°10.

 

 

Une interprétation psychanalytique de la création artistique

dans

Le Roi des reflets de Lucie Delarue-Mardrus

 

Titre trompeur ? Le Roi des reflets[1], ce roman, écrit par Lucie Delarue-Mardrus en 1945, nous conte l’itinéraire d’un destin de femme, Irène, plutôt que le couronnement de Marc d’Angelys, son époux et maître, peintre célèbre qui la tient sous sa « tutelle ». En effet, au fil des pages, Irène se libère peu à peu de la fascinante « passion » qu’elle éprouve pour son mari grâce à l’arme de celui-ci, la peinture, qu’elle retourne contre lui. Les rôles se renversent. Irène détrône le roi de son piédestal, usurpe sa place et devient reine à son tour. Mais au-delà de brosser le portrait de l’émancipation d’une femme, l’auteure inscrit dans son roman des représentations du processus créateur et entreprend, avec finesse, une réflexion sur la création artistique[2].



[1]              Le Roi des reflets, Ferenczi, 1945.

[2]              Ibid., p. 17, 57.